Champion des chiens de troupeau Il est surnommé le berger de Rambouillet
Homme aux multiples facettes, Antoine Brimbœuf sait parler aux chiens de troupeau. Ce « don », qui pour lui n’en est pas un, lui a ouvert de nombreuses portes au sein de la Bergerie nationale, à Rambouillet.
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« Gauche, recul, stop. » Trois ordres d’une voix posée, un sifflet et voici la dizaine de brebis qui passe sagement d’un enclos à l’autre, entourée de deux chiens, Mousse et Joss, aux aguets. Antoine Brimbœuf se trouve à une dizaine de mètres, immobile, détendu. Tout se déroule comme par magie !
Cinq fois vainqueur de la coupe de France
« C’est une technique, pas un don. En dédiant quinze minutes par jour au chien et beaucoup de rigueur, on peut devenir un bon utilisateur de chien de troupeau », lance Antoine, en train de tondre les brebis de l’élevage de sa compagne, Anne, installée à Lignac, dans l’Indre.
Ils se sont rencontrés sur le terrain des concours. Antoine affiche en effet une longue expérience et un riche palmarès : premier à participer la même année aux phases finales des trois circuits (spécial border collie, interrace, bovin), cinq fois vainqueur de la coupe de France des borders collies avec cinq chiens différents.
« Concourir demande de l’entraînement, de la rigueur. Aujourd’hui, j’y passe de moins en moins de temps », indique Antoine, pourtant encore champion de France sur bovins en 2021, alors qu’il ne possède pas de vaches… Cet éleveur ovin de 55 ans n’est pas seulement un champion des chiens de troupeau et un fin pédagogue, c’est un berger hors du commun.
Sur les plateaux télé…
Ancien étudiant en BTS « production animale » à Rambouillet (1), il intègre la Bergerie nationale d’abord comme berger, puis comme « attaché culturel », un poste qui dénote dans les années quatre-vingt-dix ! Il ouvre la bergerie au grand public et participe régulièrement à des émissions de télévision. « Comme tout le monde, je me souviens où j’étais le 11 novembre 2001. J’étais sur un trottoir à Paris avec une vache ! À l’époque, nous emmenions facilement des bêtes sur les plateaux de télé », se rappelle Antoine, également imitateur à ses heures perdues…
Des photographes et animateurs, comme Christophe Dechavanne, apprécient sa manière d’être avec les animaux. « J’ai eu la chance de croiser de nombreuses personnalités, mais les vraies valeurs sont ici. Elles sont paysannes », souligne l’agriculteur en tapant sa botte sur la terre. Toujours avec un pied à Rambouillet, maintenant dans l’enseignement agricole, Antoine aide sa compagne à la ferme et apprécie le calme des paysages bocagers du sud de l’Indre. Aude Richard
(1) Au Centre d’enseignement zootechnique.
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